Octobre 2021

Bonjour à tous !

Wouah….Cela faisait bien longtemps que ma plume n’avait plus virevolté sur les touches de mon clavier. Autant vous dire que ce dernier a quelque peu pris la poussière. Est-ce négatif? Tout est une question de point de vue. En effet, on peut faire beaucoup de choses avec cette « terre desséchée réduite en particules très fines et très légères ». Comme si à un moment donné la vie devenait trop lourde à porter et qu’elle se mettait en suspension dans l’air. Activation du mode avion en attendant que les forces reviennent pour atterrir.

Le grand ménage is coming.

En bonne danseuse qui se respecte, je suis passée maître dans l’art et la manière de faire valser la poussière. Pas chassé, pirouette, battement, déboulé, échappé, fouetté…On dirait presque que je fuis ou que j’entasse mes résidus de vie sous le tapis.

Et si je n’avais pas envie de nettoyer?

Atteinte de flemmardise aiguë, j’ai éprouvé un besoin accru de fonctionner en flux tendu. Je m’explique. En gros : on réduit les stocks de matières premières à zéro histoire de minimiser les coûts de gestion émotionnelle. Une technique (légèrement autodestructrice) hyper efficace pour s’anesthésier du négatif et oups par la même occasion du positif…Et merde.

Pour pratiquer cette tension quotidienne, il faut mettre en place une coordination parfaite entre les différentes parties prenantes. Comme dans le film d’animation Vice-Versa, j’ai parfois l’impression que mes émotions sont toutes réunies derrière un pupitre de commande où elles observent le monde à travers mon regard et dirige mes émotions.

Force est de constater que Joie, Tristesse, Dégoût, Peur et Colère sont souvent en désaccord. Le résultat? Pilote automatique enclenché pour éviter de trop penser. La politique de l’émotion unique neutre (je n’ai pas volé mon passeport suisse).

Une vie sans émotions est-elle plus facile? On pourrait l’apparenter à une maison récurée de fond en comble, sans aucune trace de poussière. Finalement, ressembler à un catalogue IKEA, c’est donner l’impression que tout est sous contrôle en ne laissant pas de place au temps qui passe. Or, ce dernier est la preuve que nous sommes des êtres qui changent et c’est tout à fait ok.

Ces derniers mois, m’ont appris à être ok avec cette poussière qui embaume le quotidien. Il est certes indispensable de régulièrement polir son environnement. Non pas pour effacer ce qui a été, mais plutôt préparer le terrain à ce qui sera. La beauté de la vie, c’est de réaliser que chaque nouvelle journée est une opportunité de changement à saisir. Cet espoir, aucun plumeau ne pourra le faire disparaître.

Il s’agit maintenant d’oser remplir le stock de matières premières et modifier son mode de production. Le flux tendu fonctionne sur le court terme, mais ne permet pas de s’épanouir pleinement dans l’industrie existentielle. En bref, pourquoi se priver de ce qui fait du bien? Pour alimenter un mécanisme de récompense à la con? Nous sommes loin d’être des toutous qui attendent leur récompense. Chacun a droit au bonheur sans devoir se torturer pour en goûter la douceur.

Se laisser caresser par la vie, c’est accepter que la poussière fasse partie du quotidien. Renforcer son système immunitaire et gonfler ses poumons d’un air varié pour affronter l’adversité.

C’est donc plume(au) en main, que je m’en vais faire un coup de propre autour de moi, afin de remercier le passé et faire de la place à l’avenir.

☞ À bientôt pour une prochaine Little Thought! 

 Flowerinthecity